Dans la peau de Mata Hari
Il y a quelques jours j'ai affronté la neige, le froid et même le 13ème arrondissement pour me rendre à une soirée de couples. Pas un, des dizaines de couples, comme si le divorce n'avait jamais existé. Une sorte de Luna Park de Love Story. Bref, me voilà arrivant fringuante, mini jupée et cheveux en pétards pour affronter l'épreuve.
Je n'avais pas encore posé mon manteau que quatre gentils garçons - mariés cela va sans dire - m'interrogeaient sur où nous nous étions déjà vus. J'avoue que je n'en avais vraiment aucun souvenir. Pour éviter leurs interrogations, je rejoignis au plus vite un groupe de filles. Et là, j'eu droit à LA question : "Alors .... quoi de neuf ? Qu'est ce que tu racontes ?"
Il faut savoir que quand on est célibataire au milieu de gens mariés on est une sorte d'extra terrestre à la vie forcément totalement démente. Impossible donc de répondre "moi, rien de spécial !", ils imagineraient immédiatement que ça serait pour leur cacher une liaison avec un homme d'Etat très proche de Sarko, pire, avec une femme d'état. En même temps leur raconter une série de soirées torchée et accaparée par le croco de service sautant sur tout ce qui bouge, n'est pas du meilleur goût. Parler de sa carrière et de grands projets personnels et encore ce qui nous sauve. Deux ou trois business plan plus loin, agrémentés de quelques projets d'investissements je clôturais mon récit totalement improvisé devant leurs regards ébahis. "Waouh c'est génial, tu as plein de projets ! C'est tellement courageux de mener tout ça toute seule !".
Oui; sauf quand même temps on a pas vraiment le choix, et qu'il n'y a aucune raison pour que notre statut de seule au monde incapable de convoler nous condamnes à nous enterrer vivante dans 30 M2 en attendant la ménopause !
ça c'est notre point de vu. Il vaut ce qu'il vaut, mais pour une femme mariée, a priori, nous sommes toutes plutôt des Mata Hari !